Quoique Pierre Richer de Belleval (1564-1632) ait assez mal rempli ses fonctions, et malgré les démêlés qu’il avait eus avec ses collègues, il obtint du roi Henri IV des lettres patentes qui lui permettaient de se choisir un successeur : il céda sa charge à Martin Richer de Belleval. Nous assistons à un abus qui était la violation flagrante de l’édit de 1498, d’après lequel les places vacantes devaient être données au concours, et cet abus, qui devient dans la suite être la règle, eu les conséquences les plus funestes pour l’enseignement. On voit dans l’histoire de l’école des faits invraisemblables : le titulaire de la chaire vendait sa charge à beaux deniers ou la cédait à son fils, à un parent ; il arrivait qu’un enfant en bas âge était titulaire d’une chaire, dont il prenait possession au moment de sa majorité. La chaire d’Anatomie et de Botanique nous fournit un exemple remarquable de la façon dont ces charges se transmettaient.
Martin Richer de Belleval (1623-1664) fut d’humeur plus pacifique que son oncle, les démonstrations anatomiques ne l’attiraient pas davantage. Après lui la chaire d’Anatomie et de Botanique passe dans une famille qui la détient pendant près d’un siècle (de 1664 à 1759) sans qu’aucun des titulaires ait rien produit de saillant en anatomie. C’est la famille des Chicoyneau, on a pu dire, avec raison, la dynastie des Chicoyneau.